COMMENT
ETABLIR LA CHRONOLOGIE RELATIVE DES EVENEMENTS GEOLOGIQUES D ’ UNE REGION ?
Les formations rocheuses
qui constituent la surface de la Terre actuelle résultent d’évènements géologiques
qui se sont succédés dans le temps : sédimentation, magmatisme,
volcanisme, métamorphisme et déformations. Les traces des phénomènes anciens
ont pu être effacées ou conservées dans les roches. Nous chercherons à
reconstituer la succession des évènements qui se sont déroulés au cours des
temps géologiques.
La
chronologie relative permet de
classer dans le temps les phénomènes les uns par rapport aux autres. La
chronologie absolue a pour objet l’estimation des âges et des durées.
On
utilise essentiellement deux principes :
Lorsque
les surfaces entre bancs successifs sont parallèles les unes aux autres, les
couches sont dîtes concordantes. Si des terrains superposés à
d’autres ne sont pas parallèles aux précédents, on dit qu’il y a discordance
angulaire entre eux. Les
discordances peuvent s’expliquer par des lacunes de sédimentation
qui correspondent soit des absences de dépôt à une époque donnée, soit à
un dépôt suivi d’une érosion qui a fait disparaître les terrains.
Par
exemple, les plissements (synclinaux et anticlinaux) et les failles normales ou
inverses sont postérieurs à l’âge
du terrain le plus récent qu’ils affectent.
Un
synclinal est un pli au cœur duquel se trouvent les couches les
plus récentes. Un anticlinal est caractérisé par le présence
des couches les plus anciennes au cœur du pli.
Une
faille normale est une faille correspondant à une tectonique en
distension, elle est inclinée dans le sens de la topographie. Une faille
inverse correspond à une tectonique en compression, elle est inclinée
en sens inverse.
Deux
autres principes sont appliqués :
Le principe
de continuité :
une même couche sédimentaire limitée par un plancher et un toit et définie
par un faciès donné est de même âge en tous ses points.
Le faciès comprend des
caractères lithologiques (nature des roches) et des caractères paléontologiques
( nature des fossiles).
Le principe
d’identité paléontologique :
il consiste à admettre que deux strates contenant les mêmes fossiles
stratigraphiques ont le même âge.
Si
deux strates ont même lithologie et même contenu en fossiles stratigraphiques,
elles sont dîtes synchrones. Si elles ont le même lithofaciès
mais un contenu en fossiles différent, elles sont dîtes diachrones.
Une
espèce fossile se caractérise par des critères morphologiques :
c’est une trace d’être vivant ancien (empreinte ou squelette) conservée
dans les roches sédimentaires. Un fossile stratigraphique est une
espèce à durée de vie courte à l’échelle des temps géologiques et à
grande extension géographique généralement marine.
On
établit ainsi un calendrier ou échelle
stratigraphique dont
le découpage repose sur deux types d’arguments :
-
les lacunes de sédimentation :
une absence de sédimentation se traduit par une surface durcie et par une
absence de terrains d’un âge donné. Les lacunes permettent d’établir des
coupures.
-
L’apparition ou la
disparition de groupes fossiles
permet aussi d’établir des coupures. Les crises biologiques permettent d’établir
des coupures d’ordre supérieur.
Les macro- fossiles sont visibles à l’œil nu.
Les
micro- fossiles ont une taille de l’ordre du mm.
Ex :
les foraminifères ( comme les Globotruncanidés ci - dessous) sont des protozoaires surtout marins qui s’entourent d’un
test chitinoïde ou calcaire facilement conservé dans les sédiments, 30 000
espèces ont été identifiées.
Les
nanno - fossiles ont une taille inférieure à 50 µm.
Ex :
les coccolithophoridés sont des algues unicellulaires planctoniques.
L’
intérêt des deux derniers en biostratigraphie réside dans le fait qu’ils
sont plus abondants dans les roches sédimentaires que les macrofossiles,
qu’ils sont diversifiés et
qu’ils ont une très large répartition géographique. Ce sont de meilleurs
fossiles stratigraphiques.
On
appelle horizon biostratigraphique une
ou plusieurs strates de terrains caractérisées par une espèce type
appelée marqueur ou indice de zone. C’est le plus fin découpage des terrains
et donc du temps qui correspond à une biozone. La liste de ces espèces types
successives ou standards est établie en rassemblant de très nombreuses données
à l’échelle mondiale.
Des
corrélations à l’échelle mondiale ont permis d’établir le découpage
officiel du temps en géologie.