L’ORIGINE ET LA RADIATION DES MAMMIFERES

I – Qu’est-ce qu’un Mammifère ?
A) Quelles sont les caractéristiques des Mammifères

Neurocrâne

Figure 1 : neurocrâne synapside des Théropsidés (Reptiles mammaliens et Mammifères)
(1 = orbite, 2 = post-orbitaire, 3 = fenêtre post-orbitaire, 4 = squamosal)

 

Splanchnocrâne

Figure 2 : articulation de la mâchoire et oreille moyenne des Mammifères
(1 = squamosal, 2 = dentaire, 3 = caisse tympanique, 4 = os tympanique : angulaire,
 
5 = enclume : carré, 6 = marteau : articulaire, 7 = étrier ou columelle : hyomandibulaire)

 

Dentition

Colonne vertébrale à vertèbres différenciées (présence de côtes et d’un diaphragme)

Membres parasagittaux sous le corps (sauf chez l’Ornithorhynque chez lequel les membres sont transversaux)

Tégument et formations annexes

Physiologie

Viviparité (sauf chez les Monotrèmes qui sont ovipares)

B) Les Mammifères actuels : aperçu de la diversité

* Protothériens ou Monotrèmes (Ornithorhynque, Echidné d’Australie, Tasmanie et Nouvelle Zélande)

* Thériens (ou Mammifères modernes) subdivisés en :

- Métathériens ou Marsupiaux (Australie, Tasmanie, Nouvelle Guinée et Amériques) à vie intra-utérine brève et poche marsupiale

                    - Euthériens ou Placentaires à développement embryonnaire intra-utérin long (gestation)

NB : les Théropsidés sont les vertébrés à affinités mammaliennes; ils sont tous synapsides et regroupent les Reptiles mammaliens (exclusivement fossiles) et les Mammifères.

 

C) Identification paléontologique d’un Mammifère

Elle n’est possible qu’à partir de l’étude des éléments durs minéralisés fossilisables (os, dents).
De nombreux mammifères fossiles ne sont connus que par leurs dents, un fragment de mâchoire ou mieux encore leur crâne. Les marsupiaux se distinguent des placentaires par la formule dentaire, la constitution du plancher crânien, la mandibule à processus angulaire et l’épipubis à rôle de soutien de la poche marsupiale.

 

II – L’arbre phylétique des Mammifères

A) Origine reptilienne des Mammifères : les reptiles mammaliens

1) Les Pélycosauriens. Cet ordre apparu au Carbonifère supérieur (- 290 Ma) s’éteint au Permien moyen et ce sont des dépôts continentaux du Permien inférieur de Russie et d’Amérique du Nord –Texas– qui offrent les meilleurs gisements.

Physionomie générale : aspect de grands lézards à membres courts (1,5 à 3 m selon les espèces)

Des caractères reptiliens indiscutables 
   
articulation de la mâchoire inférieure au crâne de type reptile
   
membres transversaux

Des caractères mammaliens :
   
crâne synapside (caractère commun aux Théropsidés : Mammifères et Reptiles mammaliens)
   
ébauche de palais osseux
   
membres antérieurs à autopode dirigé vers l’avant
   
denture thécodonte et hétérodonte (canines nettes bien différenciées)

Diversité : grand nombre d’espèces (Varanosaurus, Edaphosaurus, Ophiacodon, Sphenacodon) avec des espèces herbivores et des espèces carnivores ; chez les espèces carnivores, l’hétérodontie est plus marquée (canines très nettes) que chez les herbivores ;

Exemple : Dimetrodon (jusqu’à 3 m de long) est une espèce carnivore du Permien inférieur du Texas dotée d’un grand voile cutané dorsal soutenu par des apophyses vertébrales très allongées (ce voile cutané jouait probablement un rôle thermorégulateur : absorption ou évacuation de chaleur selon les besoins de l’animal ?).

Þ Figure 3 : Dimetrodon (aspect général d’après reconstitution)

Conclusion : Les Reptiles sont apparus au Carbonifère moyen mais, dès le Permien, certains, qualifiés de reptiles mammaliens, montrent des caractères annonçant les Mammifères.

Les Pélycosauriens s’éteignent au Permien moyen supplantés par leurs descendants : les Thérapsidés.

2) Les Thérapsidés. Cet ordre apparu à la base du Permien supérieur est plus évolué que celui des Pélycosauriens ; il est le groupe de Vertébrés dominant du Permien supérieur au Trias ; ses derniers représentants s’éteignent au Jurassique moyen, il y a 160 Ma. Il présente une très large distribution à la surface du globe mais les principaux gisements sont situés dans des dépôts continentaux du Permien supérieur et du Trias d’Afrique du Sud (Karoo), du Niger, de Russie (Oural) et des Amériques.

Ils montrent une nette évolution vers la forme mammalienne 
   
grande extension du dentaire aux dépens des autres os de la mandibule,
   
articulation de la mâchoire inférieure au crâne intermédiaire entre le type reptile et le type mammifère,
   
denture thécodonte nettement hétérodonte,
   
muscles masticateurs puissants révélés par leurs zones d’insertion,
   
membres parasagittaux relevés et rapprochés du corps,
   
corps élevé au dessus du sol.

Þ Figure 4 : articulations de la mâchoire et oreilles moyennes comparées des Reptiles (A) et des Thérapsidés (B)

    Reptiles (A) (1 = dentaire, 2 = coronoïde, 3 = surangulaire, 4 = angulaire, 5 = carré, 6 = articulaire,  
                        7 = columelle : hyomandibulaire, 8 = hyoïde, 9 = caisse tympanique)

    Thérapsidés (B) (1 = dentaire, 2 = squamosal, 3 = angulaire, 4 = articulaire, 5 = carré)

Diversité : au sein de l’ordre des Thérapsidés peuvent être distingués plusieurs sous-ordres dont les Anomodontes herbivores et les Thériodontes carnivores.
Les Anomodontes ne possèdent pas de palais osseux véritable (il est absent ou rudimentaire) ; on y distingue les Dinocéphales (ex : genre Moschops de la taille d’un rhinocéros) et les Dicynodontes dont la taille va de 0,3 à plusieurs mètres (ex : genre Lystrosaurus à dentition réduite aux canines et présence d’un bec corné). Les Anomodontes sont très spécialisés et ils s’éteignent sans postérité ; ils ne sont pas les ancêtres des Mammifères.
Les Thériodontes regroupent les Gorgonopsiens, les Thérocéphales et surtout les très évolués Cynodontes (tels Thrinaxodon et Cynognathus) qui apparaissent comme les précurseurs directs des Mammifères par les caractères suivants :

Essai de reconstitution
Cynognathus
(longueur # 1m) présente un aspect voisin de celui du blaireau mais avec une tête plus large et une queue plus courte. Doté de puissantes mâchoires à denture de Mammifères, il se nourrissait en fouillant le sol à la recherche de petits animaux et de végétaux.

Caractères mammaliens indiscutables des Cynodontes
   
vaste volume de la boîte crânienne,
   
2 condyles occipitaux,
   
existence d’une véritable voûte palatine séparant la cavité buccale en étage respiratoire et étage alimentaire,
   
articulation de la mâchoire inférieure entre dentaire et squamosal chez les plus évolués mais certaines espèces (Diarthrognathus du Trias            supérieur) montrent la présence des deux types d’articulation (reptilienne entre carré et articulaire et mammalienne entre dentaire et squamosal),
   
très nette hétérodontie (dents post-canines dotées de cuspides émoussées autorisant le broyage des os et la mastication des chairs) comparable à celle des Mammifères,
   
différenciation de la colonne vertébrale en vertèbres dorsales et vertèbres lombaires.

Caractères mammaliens hypothétiques ou spéculatifs des Cynodontes
   
respiration et mastication simultanées,
   
fort développement du cervelet (siège des commandes motrices) en rapport avec une activité élevée,
   
existence d’un diaphragme autorisant une respiration plus efficace et donc un métabolisme élevé,
   
présence de dépressions dans les os maxillaires comme chez les mammifères munis de vibrisses (étaient-ils pourvus de poils ? étaient-ils homéothermes ?),
   
la denture des jeunes, plus simple que celle des adultes, est dépourvue de dents masticatrices (diphyodontie ? jeunes nourris par les parents ? présence de mamelles ?).

 

Þ Figure 5 : Thrinaxodon (crâne et aspect d’après reconstitution)

( 1 = orbite, 2 = fosse temporale, 3 = os jugal)

Important : de nombreux reptiles et reptiles mammaliens se sont éteints lors de la crise biologique de la fin du Trias ; ils ont laissé le champ libre aux dinosaures du Jurassique et du Crétacé. Plusieurs causes peuvent être invoquées pour cette crise :

B) Les premiers Mammifères véritables au Mésozoïque 

Les premiers mammifères indiscutables apparaissent à la fin du Trias (Rhétien vers - 200 Ma) en même temps que les plus anciens dinosaures et sont certainement issus des Thérapsidés cynodontes. Nous ne savons pas si ces premiers mammifères étaient vivipares et s’ils allaitaient leurs jeunes mais les fossiles indiquent qu’ils avaient la démarche, les mâchoires et la dentition des mammifères actuels. Ils étaient probablement endothermes.
Plusieurs lignées peuvent être reconnues mais la structure de la paroi latérale du neurocrâne, l’organisation de la ceinture scapulaire permettent de distinguer deux ensembles :

1) Les lignées sans postérité

Ce sont les groupes dominants de la faune mammifère du Mésozoïque ; animaux de la taille d’une musaraigne pour les plus petits, quelques espèces atteignent la taille du lapin voire du blaireau.

Les Triconodontes apparaissent au Trias supérieur vers -200 Ma et s’éteignent avant la fin du Crétacé vers -75 Ma. Ce sont des animaux de petite taille (15 cm pour un poids estimé de 20 à 30 g) à aspect de musaraigne. Leur répartition très large est pangéenne (Morganucodon du Rhétien du Pays de Galles, Mégazostrodon du Jurassique inférieur d’Afrique du Sud et Sinoconodon du Jurassique inférieur du Yunan chinois).

 

A : mâchoire inférieure en vue externe, (1 = condyle du dentaire, 2 = articulaire )
B
 : aspect d’après reconstitution

Ils présentent d’indiscutables caractères mammaliens :

Chez les Triconodontes, la denture est très bien connue grâce aux nombreux crânes fournis par le gisement du Yunan et elle peut être suivie de façon complète du jeune à l’adulte. Sinoconodon montre une denture à renouvellement multiple fonctionnelle dès le plus jeune âge comme chez les reptiles alors que Morganucodon présente un seul renouvellement de la denture comme chez les mammifères allaitant (Marsupiaux et Placentaires). Ceci est un argument en faveur de l’allaitement chez le seul Morganucodon et en faveur de l’acquisition de l’allaitement par certaines des espèces triconodontes.

 

Les Multituberculés constituent un groupe d’extension mondiale apparu au Jurassique supérieur. Dominant la faune mammalienne au Crétacé où ils représentent à eux seuls le tiers de la diversité, ils sont touchés par la crise Crétacé–Tertiaire (la moitié des Multituberculés disparaît alors que tous les Placentaires survivent) et ils s’éteignent fin Eocène (-35 Ma) à l’occasion de la " Grande coupure ".Ce sont des animaux à régime phytophage de la taille du mulot caractérisés par des incisives en lame coupante, l’absence de canines et des molaires à nombreux tubercules disposés en rangées parallèles.

 

Ils tiennent probablement une place écologique comparable à celle des Rongeurs actuels. Certaines espèces à vastes orbites sont considérées comme diurnes alors que d’autres seraient nocturnes (orbites réduites mais capsules olfactives développées). La présence d’un pelage est déduite des poils découverts dans les coprolithes de leurs prédateurs.

Les Symmétrodontes s’éteignent avant la fin du Crétacé (-75 Ma). Petits animaux de la taille d’une musaraigne, ils sont connus (Kuehneotherium) par des mandibules et des dents (molaires à tubercules disposés en triangle).

Les Docodontes s’éteignent fin du Jurassique (-100 Ma) ; leurs post-canines possèdent des cuspides disposées en triangle (molaire tribosphénique) comme chez les Thériens.

2) Les lignées conduisant aux Mammifères actuels

Les Pantothériens apparaissent au Jurassique moyen et conduisent aux Thériens (Marsupiaux et Placentaires actuels) dont les premiers représentants sont datés du sommet du Crétacé inférieur de Mongolie (Albien à – 105 Ma).

Þ Figure 8 : Pantothériens

A – mâchoire inférieure en vue externe d’ Amphitherium (Jurassique moyen)

B – Henkelotherium (Jurassique supérieur du Portugal) : aspect d’après reconstitution

Animaux de petite taille, sans doute arboricoles et nocturnes, ils forment un groupe diversifié (on y reconnaît plusieurs familles) caractérisé par des molaires larges dont les cuspides en vis à vis s’emboîtent (système de pilon et mortier). La mandibule est dotée d’un processus angulaire permettant l’insertion du masséter ; la mastication comporte une composante transversale et le régime alimentaire est partiellement carnivore. De bons gisements sont connus dans les terrains du Jurassique moyen et supérieur d’Europe (Angleterre) et d’Amérique du Nord (Wyoming).

3) La dichotomie Marsupiaux – Placentaires

C’est au cours du Crétacé (vers – 100 Ma) que l’isolement géographique de deux groupes de Pantothériens conduit aux premiers Marsupiaux apparus en Amérique du Nord (ou en Asie ?) et aux premiers Placentaires apparus en Asie (Mongolie). Marsupiaux et Placentaires apparaissent donc comme deux groupes frères dérivant d’un groupe ancestral commun : les Placentaires ne sont pas les descendants des Marsupiaux.

En résumé, le passage des Reptiles aux Mammifères s’effectue par des modifications profondes portant sur de nombreux caractères : on peut donc parler ici de transition évolutive.

4) L’origine géographique des Monotrèmes et des Marsupiaux

* L’origine des Monotrèmes actuels est méconnue. Leurs plus anciens fossiles datent du Crétacé inférieur d’Australie (Steropodon à – 115 Ma) où le groupe est sans doute apparu puis s’est diversifié avant d’atteindre Madagascar et l’Amérique du Sud. Une parenté avec les Multituberculés est possible.

* L’origine géographique des Marsupiaux est encore l’objet de controverses.
Les plus anciens marsupiaux connus sont datés du Crétacé moyen du Texas (Holoclemensia à – 100 Ma, Alphadon à – 80 Ma), ce qui indiquerait une origine nord-américaine. Cependant, même pour les tenants de cette origine américaine, la patrie des Marsupiaux change souvent en fonction des découvertes paléontologiques les plus récentes et en quelques décennies, elle fut alternativement située en Amérique centrale, au Nord de l’Amérique du Sud ou au Sud de l’Amérique du Nord.
Pour d’autres, la patrie des Marsupiaux se trouverait en Asie (Mongolie) car il y existe une faune marsupiale très diversifiée dès le Crétacé supérieur (famille des Deltathéridés : Asiatherium, Deltatheridium à – 75 Ma Campanien).

C) Les Mammifères du Cénozoïque 

Les mammifères modernes (Marsupiaux et Placentaires) sont très peu diversifiés pendant la majeure partie du Mésozoïque. Ils ne sont identifiés qu’à la fin du Crétacé inférieur mais, dès le début de l’ère tertiaire, le phylum se diversifie, supplante celui des Reptiles et conquiert la totalité des terres émergées.

Paléocène – Les Mammifères deviennent plus nombreux mais, à l’exception des Marsupiaux et Insectivores, les ordres actuels ne sont pas encore représentés. Existent alors des groupes de placentaires archaïques qui déclineront ou s’éteindront lors de la crise de la limite Eocène – Oligocène (la " Grande Coupure ").

Eocène - La faune mammalienne acquiert un cachet moderne.

(P = Placentaires originaires de Mongolie, M = Marsupiaux originaires d’Amérique du Nord ; 1 = Eurasie, 2 = Afrique, 3 = Inde, 4 et 5 = Amériques du Nord et du Sud : 6 = Antarctique)

 

III – La radiation mammalienne cénozoïque et la dynamique des masses continentales

A) Expansions et confrontations des Placentaires et Marsupiaux

Au Crétacé inférieur (Albien à – 105 Ma) apparaissent les premiers Marsupiaux – en Amérique du Nord ( ?) – et les premiers Placentaires en Asie (Mongolie).
Le Crétacé supérieur est une période pendant laquelle les Marsupiaux connaissent une extension géographique mondiale qui les conduit en Amérique du Sud, Antarctique et Australie ; ils constituent alors le groupe dominant de Mammifères thériens, accompagné des protothériens Multituberculés.
Début Tertiaire, les Placentaires se diversifient à partir de l’Asie centrale et, dès le Paléocène, ils envahissent le Nouveau Monde par les voies Nord Pacifique et/ou Nord Atlantique. Ils supplantent désormais les Marsupiaux qui ne subsistent comme groupe dominant que sur les terres isolées : Amérique du Sud et Australie / Nouvelle Guinée.
Fin du Tertiaire (Pliocène supérieur), l’émersion de l’isthme de Panama met en communication les territoires Nord et Sud américains. L’Amérique du Sud est envahie par les Placentaires venus du nord ; l’arrivée des carnivores placentaires entraîne la disparition presque totale des Marsupiaux.
Au Pléistocène
, l’Australie reçoit tardivement quelques Placentaires venus d’Asie par les îles du sud-est asiatique.

B) Les relations entre faunes d’Amérique du Nord et d’Amérique du Sud ("le grand échange")

L’Amérique du Sud est isolée au Nord pendant presque tout le Cénozoïque jusqu’à la mise en place de l’isthme de Panama il y a 2,5 Ma. Pendant ces 60 Ma d’isolement, il s’y diversifie une faune mammifère endémique de Marsupiaux dont aucune famille n’a de représentant en Amérique du Nord. Dans chaque Amérique, les mêmes niches écologiques sont occupées par des placentaires (au Nord) et des marsupiaux (au Sud) qui montrent les mêmes adaptations, les mêmes convergences de formes (ex : le carnivore marsupial Thylacosmilus et son pendant placentaire Machairodus).

Pendant l’Eocène : Amérique du Nord et Amérique du Sud sont isolées par des niveaux marins élevés. Des attaches temporaires permettent le passage de quelques Placentaires d’Amérique du Nord en Amérique du Sud. Là se développent des Ongulés singuliers (ex : Macrauchenia) et des représentants de l’ordre des Edentés (Paresseux, Tatous, Fourmiliers) en compagnie des Marsupiaux indigènes mais il n’existe pas à cette époque de carnivore sud-américain autre que marsupial.
Pendant l’Oligocène : l’abaissement du niveau marin met en place une guirlande d’îles dont profitent des rongeurs nord-américains pour atteindre l’Amérique du Sud. Là, ils se diversifient en rongeurs sud-américains typiques (cabiais, maras, chinchillas et cobayes).
Au Pliocène supérieur
 : le rattachement des terres par l’isthme de Panama ouvre la voie au " Grand Echange ". Il est marqué par la migration massive Nord-Sud de placentaires. Des espèces différentes adaptées aux mêmes niches écologiques entrent en compétition mais les espèces placentaires issues d’Amérique du Nord, peut-être mieux adaptées, disparaissent en moins grand nombre de sorte que les placentaires immigrants supplantent les groupes sud-américains (Placentaires ongulés indigènes, Marsupiaux carnivores et Marsupiaux en général). Une migration Sud-Nord beaucoup plus discrète conduit des animaux sud-américains tels que Opossum et Tatou en Amérique du Nord.

C) La crise Eocène-Oligocène ou " grande coupure " ( – 34 Ma)

Þ  Figure 9 : La radiation des Mammifères

A la fin de l’Eocène, les Mammifères atteignent leur diversité maximale (122 familles) et tous les types adaptatifs connus actuellement sont déjà présents. La crise voit la disparition de groupes archaïques dès la seconde moitié de l’Eocène et l’essor des groupes modernes dès la base de l’Oligocène mais le nombre de famille (70) reste bien inférieur à celui des temps éocènes. S’éteignent ou déclinent les Multituberculés, les Condylarthres, les Uintathères et les Marsupiaux de l’hémisphère Nord. La nouvelle vague est dominée par les Rongeurs modernes (ils occupent la niche écologique des Multituberculés), les carnivores Fissipèdes (Canidés, Vivérridés et Mustélidés) et les Ongulés.

Un changement climatique serait la cause de cette crise.

L’Eocène précoce est une période planétaire chaude (la plus chaude de tout le Cénozoïque) alors que l’Eocène moyen et tardif est marqué par un net refroidissement et une sécheresse marquée aux hautes latitudes. En effet, les rapports isotopiques de l’oxygène établis sur des coquilles d’invertébrés marins indiquent une chute de 10°C de la température moyenne des eaux du Pacifique ; l’étude des paléoflores éocène et oligocène de la côte ouest nord-américaine indiquent une chute de 8°C. Ainsi, l’Antarctique se couvre de glace et les zones boisées de type tropical se trouvent limitées à une mince bande alors que les forêts tempérées à conifères et arbres caducifoliés se développent dans les zones à climat contrasté. Ce changement de flore a pu perturber le régime alimentaire des phytophages, de leurs prédateurs et donc perturber les réseaux trophiques.

Plusieurs causes ont été invoquées pour ce changement climatique :

 

Conclusion générale  : deux points peuvent être soulignés ici

et ces 2 points s’inscrivent bien dans la Théorie synthétique de l’Evolution.

 

 

Les Mammifères au Muséum des Sciences naturelles d’Orléans

Ornithorhynque
Echidné
Wombat
Tarsier

Diversité des Mammifères actuels
Loup à crinière (sud–américain)
Ursidés (noter leur absence en Afrique)
Mustélidés, Félidés, Rongeurs
Faune locale

Kangourou
Gorille….

faune à mammifères fossiles de Montabuzard (Miocène inférieur - 20 MA)
animaux naturalisés
têtes et massacres

Bibliographie

Ouvrages fondamentaux

Babin C., 1991 - Principes de paléontologie (Armand Colin)

Brahic A., Hoffert J., Schaaf A. et Tardy M., 1999 - Sciences de la Terre et de l’Univers (Vuibert)

Buffetaut E. et Leuff J., 1998 - Les mondes disparus : atlas de la dérive des continents (Berg International Editeurs)

Chaline J., 1987 - Paléontologie des Vertébrés (Géosciences Dunod)

Gamblin L. et Vines G., 1996 - L’évolution de la vie (Maxi-Livres Profrance)

Hartenberger J.L., 2001 – Une brève histoire des mammifères (Regards sur la science – Belin)

Lecointre G. et Le Guyader H., 2001 – Classification phylogénétique du vivant (Belin)

Lethiers F., 1998 - Evolution de la biosphère et événements géologiques (Gordon and Breach Science Publishers)

Sigogneau-Russel D., 1987 - Les Mammifères au temps des Dinosaures (Masson)

Illustrations

Dixon D., 1989 - Les animaux préhistoriques (Bordas)

Whitfield P., 1993 - Guide des dinosaures et autres animaux préhistoriques (Delachaux et Niestlé)

Articles scientifiques

Encyclopaedia Universalis

Mammifères (tome 14)

Marsupiaux (tome 14)

Répartition des faunes et des flores (tome 19)

La Recherche

Hoffstetter R., Histoire des Mammifères et dérive des continents (N° 64 février 76)

Kirsch J., Les Marsupiaux (N° 97 février 79)

Kielan Z., Les premiers Mammifères (N° 108 février 80)

Devillers C., La génèse des Mammifères (N° 122 mai 81)

Huizon et Marschall, Sur la piste des premiers Mammifères d’Amérique du Sud (N° 167 juin 85)

Hartenberger J.L., La radiation des Mammifères (Dossier H.S. janvier 97)

Pour La Science

Storch G., Les Mammifères d’une Europe insulaire (N° 174 avril 92)

Gheerbrant E., L’essor des Mammifères à l’aube de l’ère tertiaire (N° 213 juillet 95)

 

Echelle stratigraphique

 

ERE

SYSTEME

SOUS - SYSTEME

Etage

Millions d'années

Autres dénominations

QUATERNAIRE

1,75

5,3

 

 

 

 

23

34

 

53

 

65

 

 

 

 

96

 

 

 

 

135

 

154

 

 

175

 

 

203

 

 

 

 

250

 

 

 

 

 

 

CENOZOÏQUE

(Tertiaire)

 

 

 

NEOGENE

PLIOCENE

Plaisancien

Zancléen

 

 

 

MIOCENE

Messinien

Pontien

Tortonien

Vindobonien

Serravallien

Langhien

Burdigalien

 

Aquitanien

 

 

 

PALEOGENE

OLIGOCENE

Chattien

 

Stampien

Rupélien

 

EOCENE

Priabonien

Ludien

Bartonien

 

Lutétien

 

Yprésien

 

PALEOCENE

Thanétien

 

Dano-Montien

Danien

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

MESOZOÏQUE

(Secondaire)

 

 

 

 

 

CRETACE

 

CRETACE

Supérieur

Maestrichtien

 

Sénonien

Campanien

Santonien

Coniacien

Turonien

 

Cénomanien

 

 

CRETACE

Inférieur

Albien

 

Aptien

 

Barrémien

 

Hauterivien

 

Néocomien

Valanginien

Bérriasien

 

 

 

 

JURASSIQUE

MALM

Portlandien

Tithonien/Tithonique

Kimméridgien

 

Oxfordien

 

 

DOGGER

Callovien

 

Bathonien

 

Bajocien

 

Aalénien

 

 

LIAS

Toarcien

 

Pliensbachien

 

Sinémurien

 

Hettangien

 

 

TRIAS

Rhétien

Rhétien

Keuper

Norien

Carnien

Muschelkalk

Ladinien

Anisien

Buntsandstein

Olenekien

Scythien

Indusien

 

ERE

SYSTEME

Etage

Millions d'années

Autres dénominations

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PALEOZOÏQUE

(Primaire)

 

 

PERMIEN

Thuringien

250

 

 

 

295

 

 

 

 

355

 

 

 

 

 

408

 

 

435

 

 

 

 

500

 

 

540

Zechstein

Tatarien

Kazanien

Saxonien

Kungurien

Artinskien

Autunien

Sakmarien

Assélien

 

CARBONIFERE

Stéphanien

Silésien

Westphalien

Namurien

Viséen

Dinantien

Tournaisien

 

 

 

DEVONIEN

Famennien

 

Frasnien

 

Givétien

 

Couvinien

Eiffelien

Emsien

Emsien

Siegénien

Praguien

Gédinnien

Lochkovien

 

SILURIEN

Pridolien

 

Ludlovien

 

Wenlockien

 

Llandovérien

 

 

 

ORDOVICIEN

Ashgillien

 

Caradocien

 

Llandeilien

 

Llanvirnien

 

Arénigien

 

Trémadocien

 

 

CAMBRIEN

Potsdamien

 

Acadien

 

Géorgien

 

 

Dernière intervention : 09/11/2001

Didier Grandperrin

Professeur au Lycée Pothier -Muséum des Sciences naturelles d’Orléans